William utilise des caméras depuis qu’il est adolescent, une passion qui l’a amené à devenir pigiste en production vidéo. Après avoir terminé son cours à l’École de Cinéma et Télévision de Québec (ECTQ), il a décidé de se lancer dans une aventure entrepreneuriale avec des collègues et amis, dont le réalisateur Jean-David Rodrigue et le directeur de création Sacha Lauzier-Bonnette.
Voici cinq leçons tirées de son expérience.
Il peut être tentant d’envoyer un produit final à ses clients afin de les impressionner, mais William suggère plutôt de faire approuver chacune des étapes de la réalisation.
« Faire le montage d’une vidéo, c’est un peu comme construire une maison : revenir sur les "fondations" alors que les murs sont déjà construits, ça implique détruire son travail et vivre avec le sentiment d’avoir travaillé pour rien ».
Cette réalité s’applique également à la création d’un site Web, où le plan (wireframe) constitue la première étape à faire approuver.
Lorsque vous envoyez une soumission avec une seule offre et un seul prix, vous augmentez le risque de perdre un potentiel client et vous perdez une occasion d’éduquer votre client. En envoyant différentes propositions, vous faites prendre conscience à votre client de la valeur de ce qu’il demande, des voies qu’il peut explorer et, indirectement, de votre expertise.
« Nous faisons toujours trois propositions. Dans la plus dispendieuse, nous offrons non seulement des effets spéciaux et de l’animation 3D, mais également les droits d’utiliser les rush, c’est-à-dire l’ensemble des extraits vidéos, incluant ceux qui n’ont pas été utilisés dans le montage final. De cette manière, nous informons par exemple nos futurs clients que les rush appartiennent normalement à notre entreprise ».
Dans le milieu artistique, les ententes qui consistent à travailler gratuitement en échange de visibilité sont souvent critiquées. Pourtant, selon William Henri, ce type d’entente peut valoir la peine d’être envisagé si vous démarrez en affaires. Pour obtenir une rentabilité à moyen et long terme, il faut toutefois poser certaines conditions et être proactif.
« Lorsque j’étais à l’université, je travaillais en échange de visibilité, mais je n’exploitais pas ces opportunités au maximum. Je me contentais de la présence de mon logo sur une affiche sans prendre les devants. Lorsque mon entreprise a accepté son premier "contrat de visibilité", nous nous sommes filmés en train de filmer et avons publié ces vidéos sur Facebook. Parce que nous avons été fiers et que nous l’avons montré, nos retombées en termes de visibilité ont été très intéressantes ».
William suggère également de poser la condition suivante : avoir carte blanche. Si vous voulez vraiment utiliser votre production à des fins promotionnelles, vous devez en être fier. Votre production doit vous ressembler, ce qui est difficile si votre client impose ses préférences. Faites affaire avec des personnes qui vous font pleinement confiance afin de couper les étapes d’approbation et d’économiser du temps.
Les retouches au produit final peuvent coûter cher en temps, donc en argent. Selon William, il est préférable de clarifier dès le départ le nombre d’heures de modifications incluses, puis charger le temps supplémentaire à taux horaire. Chaque projet est unique et certains imprévus compréhensibles peuvent arriver, donc les banques d’heures peuvent varier et être flexibles. Cependant, si un client exagère, vous pourrez lui rappeler les clauses transmises et acceptées par écrit, puis les négociations se feront beaucoup plus facilement.
On vous demande un type de vidéo, de site Web ou d’affichage que vous n’avez jamais produit? N’ayez pas peur de l’inconnu : si vous croyez être en mesure de le produire, acceptez. Vous devrez peut-être investir plus d’heures qu’à votre habitude, mais vous enrichirez votre expérience et élargirez le bassin de vos clients potentiels.
« La première fois qu’on m’a demandé de produire une longue vidéo en rotoscopie, une technique qui consiste à ajouter du dessin image par image par-dessus une vidéo filmée, j’étais embêté, car j’avais exploré cette technique dans un contexte très différent de celui de la demande. Finalement, j’ai accepté, et après plusieurs heures de recherche et de production, j’ai livré. Maintenant, notre équipe est capable de faire des évaluations plus précises pour les demandes liées à cette technique ».
Pour Vaudeville Groupe créatif, le futur à moyen terme, c’est la diffusion Web. Mais pour le moment, l’entreprise n’a pas de quoi s’ennuyer! Espérons qu’avec les trucs ci-dessus, vous aussi connaîtrez un immense succès.
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Avec la participation de
William Henri
Directeur de production,
Vaudeville Groupe créatif
www.vaudevillegc.com