Gérer le succès
en affaires :
3 aptitudes essentielles
à développer

De nouvelles façons de travailler

Selon Nicolas Gouin, pour parvenir à faire évoluer son entreprise, on n’a pas le choix de sortir de sa zone de confort en explorant de nouveaux marchés, en cherchant de nouveaux contrats, etc. Si on se limite à ce qu’on connaît, on finira inévitablement par stagner.

Pour y arriver, il faut avoir une grande capacité à tolérer le stress, mais il faut surtout faire preuve de beaucoup de flexibilité. Par exemple, lorsque les gens de L’Hibou ont décroché leur premier contrat auprès d’un client européen, ils ont dû adapter leurs méthodes de travail, leur langage professionnel et même leur horaire!

Avec le temps, des clients éloignés du milieu créatif ont commencé à garnir le carnet d’adresses de l’entreprise. Ces derniers ont ouvert de nouvelles portes à la boîte de production, mais ont également amené une nouvelle réalité; il faut entretenir un dialogue beaucoup plus serré avec cette clientèle. Il faut s’assurer que tous les intervenants comprennent parfaitement les paramètres spécifiques à la création artistique : le processus de création, les particularités des droits d’auteurs, etc. Plutôt que de voir cet effort supplémentaire comme un obstacle au travail, Nicolas Gouin précise qu’il s’agit d’une occasion de revoir la manière dont on entretient des relations avec la clientèle et de comprendre comment les gens travaillent dans des secteurs d’affaires différents.

Se protéger contre les malentendus

À mesure qu’on acquiert de nouveaux clients et qu’on signe des contrats de plus en plus gros, on doit également repenser la manière dont on conclut des ententes. Les gros mandats sont généralement accompagnés de dépenses de production importantes. Pour minimiser le risque, il est donc fondamental d’être bien protégé. « Quand les enjeux sont gros et qu’on ne connaît pas nécessairement beaucoup les clients, mieux vaut s’entourer de bons avocats dès le départ pour rédiger des termes de contrats solides. C’est énormément de travail, beaucoup de gestion, mais c’est nécessaire », conclut Nicolas Gouin.

Lorsqu’une entreprise démarre, elle doit souvent redoubler d’efforts pour trouver de la clientèle. C'est d'ailleurs ce qu'a vécu Nicolas Gouin dans ses débuts : « Pendant mes quatre premières années en affaires, j’acceptais pratiquement tous les projets qu’on me proposait. Sitôt que j’étais disponible, je travaillais ».

Le jeune entrepreneur poursuit toutefois en nous expliquant qu’avec l’augmentation du chiffre d’affaires vient la nécessité d’apprendre à trier les projets, à dire non. Il ne s’agit pas simplement de refuser les plus petits mandats pour favoriser ceux avec de plus gros budgets. Il s’agit de choisir les projets qui s’arriment avec les valeurs de l’entreprise, qui correspondent à la vision de l’entrepreneur.

Parfois, rejeter certains projets peut également être bénéfique pour le développement des affaires à long terme. On doit apprendre à distinguer les projets culs-de-sac de ceux qui ont le potentiel d'engendrer une relation à long terme avec un client. Aux yeux de Nicolas Gouin, disposer d’une clientèle stable qui assure un revenu constant à l’entreprise est une des meilleures assises sur laquelle faire reposer une croissance prudente.

Pour Nicolas Gouin, le plus grand obstacle à la croissance d’une entreprise est bien souvent l’entrepreneur lui-même. « On a tendance à tenir notre petit bébé trop serré. Il faut apprendre à faire confiance aux gens avec qui on travaille, à déléguer. Si l’entreprise arrête de fonctionner quand le propriétaire s’absente, ce n’est pas normal », affirme-t-il.

Cela dit, pour arriver à déléguer, il faut d’abord embaucher. Pour le jeune entrepreneur, l’embauche ne sert pas seulement à permettre d’accomplir davantage de travail, elle sert aussi à répartir différemment le travail pour que chacun puisse se concentrer sur ses forces. Par contre, selon lui, lorsque vient le temps d’identifier les besoins en termes d’embauche, un choix difficile s’impose : « Soit j’engage quelqu’un de très expérimenté, à qui je devrai probablement verser un plus gros salaire que celui que je me verse, soit je prends une chance et j’engage quelqu’un qui sort de l’école. »

Il n’y a rien de mal à embaucher quelqu’un qui a peu d’expérience, bien au contraire. Aux yeux de Nicolas Gouin, ce sont souvent des personnes très créatives, avec une belle vision et qui ont une grande soif de travailler. Par contre, il faut investir beaucoup de temps et d’argent pour former une personne en début de carrière et on court toujours le risque de perdre cet investissement si cette personne quitte rapidement l’entreprise. « Si on veut construire une équipe qui aidera à faire grandir l’entreprise, on doit apprendre à reconnaître ceux qui semblent vouloir s’engager pour le long terme », affirme Nicolas Gouin.